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Omaha côté allemand

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Therez

Leutnant | Therez
CHAMPS D HONNEUR
Mp40





Inscrit le: 28 Mar 2004
Messages: 10359
Localisation: Leodium (BE)
Posté le: 05 Aoû 2006 17:36 MessageSujet du message: Omaha côté allemand Répondre en citant  

Omaha, l'Enfer Allemand.






Au fil des vagues d'assaut, les 350 soldats de la Wehrmacht qui défendent la plage finissent par être submergés par les assaillants alliés. Récit d'un rescapé.


Vers une heure du matin, lorsque l'homme de garde a crié « Alarme! » à l'entrée du bunker où dormaient les hommes du Widerstandnest (nid de résistance) numéro 62, personne n'a bougé. Dans ce poste de défense allemand en surplomb d'Omaha Beach, les alertes étaient si fréquentes depuis quelques jours que personne n'y prêtait plus garde. Mais, quand le sous-officier Föster est revenu quelque instant plus tard pour lancer : « Les gars, cettte fois, ils arrivent » il n'a pas dû le répéter deux fois. Chacun a sauté de sa couette déjà tout habillé, en tenue de combat (excepté les bottes), comme l'éxigeait le règlement, pour rejoindre en courant son poste de combat. Au QG de la 3e compagnie du régiment d'infanterie 726 de la Wehrmacht, le message radio venait de tomber : des commandos de parachutistes ont sauté sur Ste-Mère-Eglise. Pour les troupes allemandes du front de l'Ouest, le Débarquement venait de commencer.


Seul dans son trou d'homme renforcé de béton, recroquevillé derrière une énorme mitrailleuse lourde polonaise à refroidissement par eau, l'affût tourné vers la mer, Franz Gockel, 18 ans, transi de froid, claque des dents en scrutant la nuit noire. Mais rien, sinon le tremblement sourd des escadrilles de bombardier qui passent à très haute altitude. Et puis dans l'aube grise, Franz Gockel distingue vaguement des ombres noires, loin là bas sur la mer. Des patrouilleurs côtiers allemands, croit-il d'abord. Mais, quand le jour ce lève, c'est une impressionnante armada qui occupe tout l'horizon. Des dizaines, des centaines de navires de guerre alignés comme à la parade barrent tout, d'est en ouest, et grossisent à vue d'oeil. « Je les voyais se rapprocher, il y en avait tellement que c'était impossible de les compter. Quand l'artillerie lourde des croiseurs a ouvert le feu sur nos positions, j'ai cru que je ne m'en tirerais jamais. C'était l'enfer. J'ai hurlé de terreur, j'ai appelé ma mère. La seule chose qui m'a aidé, ce jour-là, c'est la prière ».


Vers 7 heures du matin, Franz Gockel voit foncer sur la plage une myriade de péniches d'assaut et de barges de débarquement. On imagine la solitude et l'effroi d'un homme seul avec une mitrailleuse face à une telle multitude. Les ordres sont de ne pas tirer avant que les attaquants soient à 300 mètres. Alors il se concentre sur son arme pour éviter de penser, il vérifie une dernière fois ses bandes de munitions. A la première vague d'assaut qui saute des péniches, c'est un véritable carnage. Franz tout comme son copain Sigfried, dans un bunker à 50 mètres de lui, tire sans discontinuer.
Dans leur course mortelle vers le talus de galets du rivage, où ils cherchent un semblant de protection, les soldats de la 1re division d'infanterie américaine sont fauchés comme des lapins, coupés en deux par les rafales.
« Ca tirait sur eux de tous les côtés. Les premières lignes sont tombés immédiatement, à peine descendu des péniches. Tous n'étaient pas morts, certains se cachaient derrière les épaves, d'autres, blessés, étaient roulés par les vagues et se noyaient ». Franz Gockel ne donne pas plus de détails et on ne sait pas trop si c'est parce que la mémoire, dans une telle apocalypse, n'imprime plus, ou bien au contraire si elle a enregistré trop d'horreurs. « Moi, dit-il seulement, je ne pensais qu'à survivre pour me sortir de là ». Il dit aussi que c'est le pire souvenir de son éxistence et qu'on ne peu infliger aux hommes d'épreuve plus effroyable que la guerre.


Au fil des vagues d'assaut, les 350 soldats allemands déployés sur Omaha Beach finissent par être submergés par le nombre des assaillants. Pendant une accalmie, Franz Gockel rampe vers le bunker central pour trouver quelque chose à manger. Quand il ressort, les Américains ne sont plus qu'à 50 mètres et le poste de son ami Sigfried a été pulvérisé. C'est là dans une tranchée, qu'une balle lui fracasse la main gauche. Evacué vers l'arrière, il découvre que sa compagnie a été décimée. Sur les 27 hommes de son unité, 7 seulement ont survécu ce jour-là.
Soixante ans plus tard, Franz Gockel ne joue pas au héros et il s'avoue tout étonné d'être encore là. Derrière ses airs de retraité prospère, il a gardé, à 78 ans, quelque chose de grave et de doux du regard qu'on voit sur ses photos d'époque en uniforme de 2e classe. »En 39-40, on pensait tous qu'on était les meilleurs. Après la Pologne, les Pays-Bas, la France, on se croyait invincibles. Mais, à Omaha Beach, on a tous compris que la guerre était finie pour les Allemans ».
Lui, pourtant, n'était pas partit la fleur au fusil. A Rhynern, un gros village de la Ruhr où il a grandi et où il vit toujours, il est enrolé d'autorité, à 14 ans, dans les Jeunesses hitleriennes. Et c'est sur le front, après seulement quelques semaines d'instructions, qu'il fête son 18e anniversaire, peu avant le débarquement. Lui, il dit « invasion », c'était le terme employé côté allemand. Il a gardé tout son courrier de l'époque. Les lettres de ses parents, qui se terminaientt toujours par « Dieu te protège! », qui lui racontaient les bombardements alliés sur les villes de la Ruhr, qui lui annonçaient la mort des ses copains d'enfance sur d'autres fronts. Franz, au printemps 1944, il raconte : «Nous sommes dans l'attente d'évènements imminents, espérons que tout se passera bien. C'est le calme avant la tempête ».

En janvier 1944, Rommel était passé inspecter les installations d'Omaha Beach. Convaincu que ce site, très semblable à celui de Salerne, utilisé par les Américains en Italie, serait celui du Débarquement allié, Rommel avait fait renforcer les défenses en toute hâte. En quelques mois, les plages se sont ouvertes d'asperges de Rommel et de hérissons tchèques, ces poteaux croisés en fer ou en bois plantés dans le sable et garnis de mines pour empêcher les blindés de manoeuvrer. Dans l'unité de Franz, le moral avait déjà sérieusement baissé : »Malgré les disours triomphants et les promesses de Hitler, on a eu des doutes assez vite. Bien sûr, il y avait des incorrigibles prêts à le suivre jusqu'au bout. Mais pas mal d'officiers ne se cachaient pas pour dire que tout cela finirait mal ».
Dans la famille de Franz Gockel, le IIIe Reich n'était pas en odeur de sainteté. Ses parents, catholiques pratiquants, s'inquiétaient des exactions nazies et des mesures prises à l'encontre des institutions religieuses que condamnait régulièrement l'évêque de Münster dans ses sermons. A Rhynern, on avait vu disparaître d'un jour à l'autre Fenne, un jeun mongolien exécuté dans un établissement spécialisé. Les SS avaient publiquement pendu Anton, un prisonnier polonais condamné à mort pour avoir engrossé une jeune Allemande. Entre eux les voisins parlaient à voix basse des KZ, les premiers camps de concentration où l'on se débarassait des réfractaires au régime nazi.


Mais c'était quand même l'Allemagne, la patrie, et il fallait la défendre, y compris quand la défaite était devenue inévitable. De juin à août 1944, les batailles du Débarquement entre les Alliés et la Wehrmacht ont gavé de sang la terre de Normandie. Près de 10 000 Américains reposent au cimetière de Colleville-sur-Mer, derrière Omaha Beach. Plus de 21 000 soldats allemands, dont les tombes sont alignés au cimetière de la Cambe, entre Bayeux et Isigny, y ont laissé leur peau.




Franz Gockel est retourné pour la première fois en 1958 sur les lieux de « sa » guerre : »Il n'y avait pas beaucoup de touristes allemands à l'époque, dit-il, mais on nous a quand même acceuilli gentillement ».
A Colleville, il a retrouvé Yvonne, la jeune fermière chez qui il allait tous les matins chercher le lait pour la compagnie. Depuis il y séjourne chaque été. La municipalitée de Colleville lui a décerné un diplôme de citoyen d'honneur qui trône fièrement dans l'entrée de sa maison. Soixante ans après, Franz Gockel a fait la paix avec lui-même et avec ses souvenirs. La vraie blessure qui lui reste, si longtemps après, ce sont les amis qui ne sont pas revenus. »Ils étaient si jeunes, dit-il. On était si jeunes, tous... ».




source: http://www.ww2-database.c.la/
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Baygon

Unterfeldwebel | Baygon
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Localisation: Nissa La Bella.France
Posté le: 05 Aoû 2006 17:43 MessageSujet du message: Répondre en citant  

C'est vrai que l'on a pas trop l'habitude d'avoir des récits du coté allemand.....

mais putain ,ca devait etre sacrément impressionnant de voir toute cette armada arriver !!!

brrr j'en ai des frissons !!! j'aurai voulu etre une mouche (blindée ) ce jour là pour voir tout ça.........................
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..........M'en Bati Sieu Nissart Per Toujou !!!......
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Babinski

Obergefreiter | Babinski
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Inscrit le: 25 Avr 2006
Messages: 3015
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Posté le: 05 Aoû 2006 18:40 MessageSujet du message: Répondre en citant  

Oui, c'est rare d'avoir les 2 sons de cloches. Dans l'un comme dans l'autre, la guerre est toujours le plus effroiyable des souvenirs.
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Le principal, c'est d'y croire!!!!
C'est parce que la vitesse de la lumière est supérieure à celle du son que certains ont l'air brillant avant d'avoir l'air con.
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Von Popov

Oberleutnant | Von Popov
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Messages: 11295
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Posté le: 05 Aoû 2006 21:00 MessageSujet du message: Répondre en citant  

j'avais posté un truc encore plus complet il y a des lustres , ca a du etre effacé au temps de ddow Confus
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Shade

Stabsgefreiter | Shade
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Inscrit le: 17 Juin 2004
Messages: 1608
Localisation: Heidenheim
Posté le: 05 Aoû 2006 22:54 MessageSujet du message: Répondre en citant  

Von Popov a écrit:
j'avais posté un truc encore plus complet il y a des lustres , ca a du etre effacé au temps de ddow Confus


Oui je m'en rappelle c'était un récit ou même il lui disait d'utiliser les balles a blancs pour effrayer les américains et économiser des balles dans leur fuite, puis un moment il croise un Feldgendarm ! Clin d'oeil C'est ça ?
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Unteroffizier | Staline
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Inscrit le: 06 Jan 2004
Messages: 3111
Localisation: saint dizier 52 (HTe marne)
Posté le: 06 Aoû 2006 1:15 MessageSujet du message: Répondre en citant  

oui c'est ça ! Clin d'oeil
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